L’hôpital de tous les dangers : insécurité aux urgences


Le service des urgences de l’hôpital Ibn Sina de Rabat a vécu la semaine dernière des moments terribles, de terreur, de peur quand une bande composée de 15 individus a soudainement fait irruption au service des urgences pour traquer un patient présentant plusieurs blessures sur son corps et qui était venu aux urgences quelques moments plus tôt pour être soigné. 
Une situation inadmissible  
Les assaillants  ont commencés a chercher le blessé  au niveau des différentes salles de soins  sans tenir compte de l’opposition et du
refus des personnels soignants et des citoyens présents aux urgences pour des besoins de soins. Pour cette horde d’une même famille, dont certains étaient  armés de longs couteaux, la seule préoccupation, le seul objectif  c’est de mettre la main sur le blessé. Ils sont arrivés à le localiser et une confrontation violente s’en est suivie au cours de laquelle le blessé a pu désarmer un assaillant et a lui  porter un coups, cette scène digne d’un film de terreur a provoqué un mouvement de panique et d’effroi parmi les patients présents aux urgences cette nuit et les professionnels de santé de garde qui ont vécu des moments difficiles. La situation a été maitrisée grâce à l’intervention des forces de l’ordre qui sont venus sitôt alertés aux urgences ou ils ont aussitôt mis hors de nuire ces agresseurs dont six d’entre eux furent arrêtés et présentés au poste de police de permanence. Selon les informations recueillies après cette arrestation, il ressort que cette rixe qui a causé plusieurs blessés , mais qui aurait pu s’achever  par des drames irréversibles résulte d’un malentendu entre le gardien de nuit qui a  demandé à un jeune de ne pas garer sa voiture sur une aire réservée à un autre client , ce qui n’a pas plu au jeune qui a agressé le gardien avec l’aide de quelques amis , mais le gardien n’est pas resté les bras croisés et a porté des coups au jeune. La famille de ce jeune a voulu a tout prix se venger et a poursuivi ce dernier à la trace jusqu’aux urgences et ce qui devait arriver, arriva.
Insécurité et violence à  l’hôpital    
Face a cette agression on ne peut que condamner avec la plus grande fermeté l’insécurité a laquelle sont quotidiennement confrontés certains hôpitaux , plus particulièrement ceux qui sont situés dans des quartiers chauds a forte densité démographique ou se mêle à la fois l’habitat insalubre , le chômage , la prostitution , les drogues ,  les dealers , un terreau fertile pour  des agressions , des disputes à l’arme blanche qui finissent le plus souvent aux urgences les plus proches . Cette agression , la énième du genre dont sont victimes les hôpitaux ,  pose de nouveau la question de la sécurité au niveau des structures hospitalières. On se souvient tous de l’agression a l’arme blanche perpétrée par trois individus survenue a l’hôpital Moulay Youssef de Casablanca le Mardi 7 Mai 2013  , au cours de laquelle une patiente hospitalisée et une infirmière du service de chirurgie furent délestées  de leurs téléphones portables.
Dérive dangereuse   
Il est évident que c’est le genre de situation qui interpelle , qui ne peut laisser insensible surtout qu’il s’agit d’un hôpital, c’est pourquoi on déplore qu'un tel déferlement de violence puisse avoir lieu dans un établissement de soins et  de surcroit dans un service d'accueil d'urgences, assurant un service public 24h/24, de jour comme de nuit. Il est clair que les services d’urgence, de par leur activités continues, la diversité des cas et des clients auxquels ils  doivent faire face dont des accidentés de la route, agressions, ivrognes, drogués , SDF….Des demandes de soins  nombreuses et chacun désire être traité en premier au moment ou il y a un problème d’effectifs en ce qui concerne les médecins et les infirmiers, ce qui induit une charge de travail rebutante a laquelle sont quotidiennement confrontés les professionnels de santé. A la longue et surtout la nuit  et face à l’agressivité manifeste dont font preuve certains malades et leurs familles envers le médecin et les infirmiers,  le climat fini par devenir très tendu , ce qui abouti fatalement et inévitablement aux injures, aux menaces et même souvent des agressions  physiques dont les premières victimes sont les médecins et les infirmiers , ce qui bien entendu  pose un réel problème de sécurité au niveau de nos structures hospitalières ..
Le droit à l a sécurité   
Il faut rappeler que ce genre de situation n’existait pas autrefois , c'est-à-dire dans les années 80 et 90 , il y avait toujours un agent de police et un agent des forces auxiliaires en fraction  à l’hôpital ou aux urgences  , ce qui dissuadé bien des énergumènes qui  une fois à l’hôpital considèrent n’avoir que des droits et pas de devoirs, ce qui fatalement fini toujours par créer un climat délétère, des insultes, des injures et des menaces … 
Aujourd’hui malheureusement cette présence synonyme de sécurité, d’ordre, de quiétude n’est plus assurée  par les agents de police, ce qui ouvre des brèches à l’insécurité dont pâtissent certains hôpitaux.  Devant toutes ces formes de dérapage, de menaces et d’insécurité et de violence,  l’administration de l’hôpital est tenue de protéger  les professionnels de santé ( médecins- infirmiers ) contre toutes les formes d’agressions, de menaces, outrages, insultes ou attaques dont ils peuvent faire l’objet dans l’exercice de leurs fonctions, mais comme dit l’adage : «la plus belle femme au monde ne peut donner que ce qu’elle a» Il y a des agents de sécurité qui sont employés par des sociétés privées , mais les pauvres ils sont toujours dépassés par les événements car leur pouvoirs d’actions sont limités et eux-mêmes font souvent les frais des excités.  Aujourd’hui, il n’est plus permis de rester les bras croisés et de regarder en spectateurs passifs ce qui se déroule sous nos yeux au moment ou les professionnels de santé toute catégorie et grade confondus ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur cette dérive. Il ne s’agit pas de mettre un policier à coté de chaque médecin ou infirmier, ou de poser des caméras partout aux urgences , mais les pouvoirs publics doivent impérativement intervenir et œuvrer à la limitation du phénomène qui commence à prendre de l’ampleur au sein de certains  hôpitaux.

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