La privatisation du secteur, pierre d’achoppement entre le ministre de la Santé et les professionnels


Le projet de modification de la loi sur l’exercice de la médecine exige un débat national

On était parti pour croire que le ministère de la Santé et les syndicats les plus représentatifs du secteur étaient parvenus à un accord sur le mouvement de mutation de son personnel comme sur le reste. Force est de constater aujourd’hui qu’il n’en est rien. L’exemple est servi par un communiqué qui dit toute la déception desdits syndicats et des médecins des secteurs public, privé et universitaire. Ils contestent
les tentatives du président provisoire de l'Ordre national des médecins de faire passer les amendements de la loi 10/94 concernant l'exercice de la médecine. Des amendements qui veulent autoriser les sociétés privées sans les médecins à investir et ouvrir des cliniques et hôpitaux privés et par conséquent, imposer la loi du marché et l'esprit commercial qui sera de mise dans le secteur de la santé et partant bafouer le droit à la santé pour tous.

Ils dénoncent également l’attitude du ministre de la Santé Houcine El Ouardi
et du président provisoire de l'Ordre national des médecins
qui persistent à défendre bec et ongles cet amendement, tout en sachant que les professionnels,
les syndicats et les ONG n’ont cessé d’exprimer leur rejet de ces amendements
susceptibles de reléguer au second plan la santé du citoyen
au détriment du profit recherché par les propriétaires non médecins de ces cliniques.


Contacté par Libé à ce propos, Mohamed Dahmani, secrétaire général du Syndicat national de la santé publique, affilié à la FDT, a tenu à nous préciser que ce projet de modification de la loi de l’exercice de la médecine exige un débat national regroupant tous les professionnels du secteur, car il y va de la santé et de l’accès aux soins du citoyen marocain. L'Ordre national des médecins dont le mandat est arrivé à terme, il y a de cela quelques mois, n’est pas habilité à débattre de ce sujet trop sensible et aux conséquences lourdes au cas où ces amendements seraient adoptés, a-t-il tenu à nous rappeler.
Il serait plus raisonnable de reporter le débat sur ce sujet après les élections en vue de renouveler les instances conformément à la nouvelle loi régissant l’Ordre national des médecins, a affirmé Mohamed Dahmani.

Samedi 27 Juillet 2013
Larbi Bouhamida
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DR IDRISSI MY AHMED

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